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La Petite Littérature de M@ggMV

17 mars 2019

Fugitive parce que Reine de Violaine Huisman

"Que veux-tu pour Noël? Je ne sais pas... ce que tu veux. Je n'ai pas d'idées."

Cette année encore plus que les autres, je n'avais pas d'envie particulière. L'amoureux s'est donc débrouillé comme un grand. Je dois avouer que malgré tout, j'étais un peu fébrile. Plus Noël approchait et plus j'étais inquiète. 

Arrive le grand jour, je scrute un peu les cadeaux sous le sapin à la recherche de mon cadeau. Je ne vois rien et il faut la jouer discrète. A 40 ans, je ne suis plus sensée chercher à connaître mes cadeaux avant l'heure mais c'est plus fort que moi, c'est une partie de mon âme d'enfant qui reste. Je regarde donc en prenant "l'air détaché" décidément je ne vois rien. Pourtant, il a bien acheté quelque chose... 

Minuit sonne, "il faut"... on peut ouvrir les cadeaux. On me tend une enveloppe "de la part de l'amoureux et de l'enfant." J'ouvre l'enveloppe au comble de l'excitation et de la trouille... un abonnement à la Kube. https://www.lakube.com/ Je lui en avais parlé, il s'en est souvenu. Bon, en vrai, je lui avais envoyé le lien mais ça fait quand même très plaisir. 

Le supplice commence alors, il va falloir attendre mi-janvier pour recevoir la première Kube! Tous les jours, je me connecte sur le site, je guette l'évolution, je suis impatiente. La patience est une qualité que je n'ai pas du tout!!! Un samedi matin, elle arrive enfin. 

L'emballage est magnifique. J'ouvre les petits cadeaux qui se trouvent dans le colis pour reculer l'instant fatidique, la rencontre avec le libre choisi pour moi par le libraire missionné par la Kube. C'est un mélange d'excitation et de crainte. Si le livre ne me plaît pas, si je l'ai déjà. Ben oui avec ma manie d'acheter des livres aussi. Tout à coup, je me lance et j'ouvre le petit sachet en kraft. 

Le livre s'appelle Fugitive parce que Reine de Violaine Huisman. Il est paru dans la collection blanche de Gallimard, ma préférée. Je suis ravie avant même d'avoir lu la quatrième de couverture. 

C'est un premier roman, l'auteur à mon âge, elle est née à Paris comme moi. Ca commence bien! C'est un livre sur l'amour liant une mère et ses filles. Encore un bon point. Ce livre semble coché pas mal de cases pour me plaire. Il me tarde de le commencer mais je dois d'abord terminer François, portrait d'un absent dont je vous parlerai plus tard. 

Dès les premières pages, c'est un ravissement, le style est magnifique. La mère est un personnage touchant et poignant. Les petites filles aiment leur maman et la maman les aime plus que tout. Le père aime toutes ses femmes. La mère vient d'un milieu modeste alors que le père est un grand bourgeois qui travaille beaucoup. Ces deux univers vont se rencontrer. La maladie de la mère, elle est maniaco-dépressive va venir bouleverser la vie de cette famille où l'amour sera là jusqu'au bout. Chacun essayant de vivre et de s'aimer avec ses différences (de classe, de sexe, etc.) et la maladie. On s'interroge aussi sur la maternité et les liens qui nous lient avec notre mère mais aussi avec ses enfants. Quelle empreinte laissons-nous dans la vie de nos enfants? 

La quatrième de couverture

«Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l’alcool à 90 °, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu.» 

Ce premier roman raconte l’amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l’écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.

C'est mon coup de coeur des derniers mois. 

 

 

 

 

 

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5 janvier 2019

Chien-Loup de Serge JONCOUR

Depuis quelques années, je suis l'actualité littéraire et les romans qui sortent à la rentrée littéraire. Longtemps, je les découvrais après leur sortie, des fois plusieurs années après, quand quelqu'un m'en parlait et me donnait envie d'en lire un. Quelques auteurs contemporains comme Véronique Ovaldé, Maylis de Kerangal ou Céline Minard m'ont donné envie de m'y intéresser en temps réel. Il y a des hommes aussi, je vous rassure. Alors tous les étés, je guette les sorties et puis elles arrivent et les premières critiques avec et je me retrouve à avoir envie d'en lire 50! Mon libraire, Philippe, vous en entendrez souvent parler ici, y est aussi pour quelque chose. Chaque année, il organise une grande soirée littéraire où sont présentés une quinzaine d'ouvrages. 

Bref, je m'égare mais c'est important pour que vous compreniez le contexte. Chien-Loup a beaucoup été critiqué, il était également dans les listes de plusieurs prix littéraires mais j'avais une certaine retenue face à ce texte sans raison particulière, d'autant que j'aime beaucoup les chiens alors un livre avec un titre pareil! Mais non, j'hésitais, je ne savais pas à quoi m'attendre, bref, j'y allais à reculons. Arrive la soirée de la rentrée littéraire, le livre est présenté, je me dis ouais mais sans plus. Malgré tout, je commence à avoir envie de le lire. L'idée s'infuse et je le réserve à la médiathèque. Fin octobre, je l'ai dans les mains juste à temps pour partir en Normandie. Il fait 480 pages, je ne prends que lui, nous partons 4 jours. Je ne pars jamais avec un seul livre mais là, je ne sais pas ce qui m'a pris, je vis dangereusement. De toute façon, en Normandie, il y a des librairies, je ne serai pas perdue. 

Je l'ouvre enfin, dès l'arrivée à l'hôtel. Je commence et là, la magie opère tout de suite, je suis transportée dans cette région que je ne connais pas bien, le Lot avec Franck et Lise, je suis dans la maison isolée, je suis en pleine première guerre mondiale, je me lie avec Joséphine et avec le dompteur. Chien-Loup devient également mon compagnon. Je suis happée par l'histoire, je suis à Avranches puis à Cancale mais je suis à Orcières. Dès que nous avons 5 minutes à l'hôtel, je me plonge dans le livre, je lis le soir avant de me coucher, je lis le matin avant d'aller au petit déjeuner, etc. Sur le chemin du retour, je demande à l'amoureux de conduire pour pouvoir lire durant les 3 heures de trajet. En résumé, je l'ai dévoré. Ce livre a eu une résonnance particulière pour moi pour plusieurs raisons personnelles. J'ai moi aussi rencontré un grand chien qui m'a fait voir la vie autrement en 2018 et je connais moi aussi une maison isolée où j'aimerai parfois aller me ressourcer, loin de tout. Je suis sensible aussi aux époques historiques et à leur lien avec les lieux. Je pense qu'il peut avoir une résonance en chacun de nous car il parle de nous, enfin de nous, les citadins surconnectés. 

Le style de Serge Joncour et sa façon de nous faire réfléchir toute en subtilité, sur nos propres travers, notre propre animalité et notre humanité m'ont complètement conquis. Depuis, je le conseille autour de moi et je le mets en avant à la FNAC. Oui, je fais ça aussi, je fais mes propres rayonnages à la FNAC et chez Cultura.  :)

Je vous copie colle ici la présentation du livre trouvé sur le site de Flammarion 

"L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’est imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître. En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.

Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup."

9782081421110

PS: Monsieur JONCOUR, vos causses ressemblent à la Drôme pour moi mais peu vous importe je suppose. 

5 janvier 2019

Une ombre au tableau

Femme joyeuse

Elle était assisse à sa table, dans son atelier, les cheveux défaits, préoccupée par le coup de pinceau qu'elle allait donner. Tout le monde la croyait folle. Elle voulait juste vivre seule au milieu de ses toiles. Il l'observait depuis des semaines, caché derrière ses persiennes entrouvertes. Il n'aimait pas qu'elle ne soit pas coiffée. Une femme bien doit être propre et coiffée. Elle doit s'occuper de son foyer et pas de ses frivolités. Le pire c'était son rire. Il ne pouvait plus l'entendre, il était insupportable. Ses cheveux roux, libérés, se balançaient alors comme autant d'aveux de péché. C'était une précheresse, il le savait! 

Un jour, il était rentré dans l'atelier, il avait pris un tableau et l'avait caché derrière son armoire. Souvent, il le regardait sans un mot pendant des heures quand elle était absente. Elle n'avait jamais évoqué le vol de ce tableau, jamais avec quiconque. C'était le tableau d'une feme observée par un homme. 

Un matin, elle attacha ses cheveux, s'apprêta et sortit. Plus tard, elle revint avec un homme et ria pendant des heures. L'homme parti, il entra dans l'atelier, prit son couteau et lui planta en plein coeur. Elle mourut en le fixant droit dans les yeux. L'agonie fut longue mais silencieuse. Il la veilla, lui refit son chignon, rajusta sa robe, la plaça sur le canapé puis partit. 

Il rentra, regarda par les persiennes, elle était là dans toute sa beauté. Le lendemain matin, elle avait disparu. 

Le juge demanda: "Mais pourquoi l'avez-vous tué? " 

"Je ne l'ai pas tuée, je l'ai libérée.", dit-il

5 janvier 2019

Le griot du village

images

A la mort de mon père, je suis devenu le griot du village. Le chef du village est venu me voir et il m'a dit: "Samba, ton père est mort depuis 35 jours.  Après la grande prière du 40ème jour, tu deviendras le griot. Tu dois prendre sa place."Avais-je le choix? Que pouvais-je dire ou faire pour échapper à cette tradition familiale? J'allais me retrouver au centre du village près du vieux Baobab et les enfants me regarderaient les yeux émerveillés, attendant que je leur raconte l'histoire du village comme l'ont fait tous les hommes de ma famille avant moi. Je me souviens de presque rien des histoires qu'ils racontaient. Je préférais rester dans la case du marabout qui me racontait des histoires de sorcellerie, d'envoûtement et de poudre magique, que je trouvais bien plus fascinantes. Je ne pouvais pas raconter cela aux enfants. Plus les jours avançaient et plus j'étais inquiet. Les femmes du village préparaient les festivités pour la fête d'adieu à mon père et c'était chose acquise que je prendrai la succession. Le jour dit à 16 heures, je me rends sous le baobab. Les enfants sont déjà là assis par terre en cercle. Les mères sont un peu plus loin, semblant être occupées mais je sais qu'elles sont là pour écouter la première histoire du nouveau griot. Je m'assois en tailleur devant les enfants. Le petit Fofana m'apostrophe "Alors Griot que vas-tu nous raconter aujourd'hui?"

Le ciel semble tout à coup s'ouvrir, mon angoisse disparaît. Je n'ai plus le choix, il faut que je raconte. Je m'éclaircis la voix

"Fofana, connais-tu l'histoire du Baobab de Bamako?"

"Non Griot!" 

"C'est le plus grand baobab d'Afrique. "

"C'est vrai, Griot? Raconte- nous son histoire"

"Il y a bien des années, mon oncle devait se rendre à Bamako pour ses affaires. Il emporta avec lui de la poudre magique que lui avait donné le marabout pour son cousin qui était marabout aussi. Mon oncle arriva en ville et chercha le cousin mais il ne le trouva pas. On lui dit qu'il avait disparu depuis des jours et que personne ne savait où il était. On lui montra sa maison qui était vide. Il y avait un arbuste devant la maison, il déposa la poudre qui était dans un petit pochon à son pied. Dans la nuit, il plut. Le pochon fut trempé et la poudre, mélangée à l'eau, se diffusa dans les racines de l'arbre. Le lendemain matin, l'arbuste était devenu un baobab géant qui touchait les nuages. Mon oncle n'en croyait pas ses yeux. Il escalada le baobab et alla jusqu'aux nuages. Arrivé là-haut, il pouvait voir très loin. Tout à coup, il entendit une voix. " Yakouba, tu dois retourner dans ton village, ton père est très malade, tu dois retourner là-bas et tu dois dire au marabout qu'il faut le soigner. Il saura quoi faire. Dis-lui que son cousin a rejoint les nuages et qu'il ne le verra plus mais en échange il saura toujours comment soigner les gens. Plus aucun villageois ne mourra tant qu'il ne cherchera pas à sauver son cousin. Lui-même aura la vie éternelle."

Les enfants étaient ébahis, pas un mot ne filtrait, les mères aussi s'étaient tues. 

"De retour au village, mon oncle expliqua le tout au marabout. Celui-ci sauva le père de mon oncle comme prévu. Mais il ne voulait pas renoncer à sauver son cousin. Il partit le soir même pour Bamako, escalada le baobab, arriva dans les nuages, vit son cousin et l'attira en bas du baobab. En touchant le sol, son cousin mourut subitement. Depuis ce jour, personne ne revit le marabout et il fallut en trouver un nouveau. Celui-ci ne savait pas tout et des villageois sont morts depuis. La morale, mes enfants, c'est qu'il faut savoir se contenter de ce que l'on a. "

C'est comme ça que je suis devenu le griot du village. 

5 janvier 2019

Présentation

Bonjour à tous, 

 Commençons cette année avec ce nouveau blog sur lequel je vous ferai découvrir mes coups de coeur littéraires, mes auteurs favoris, mes coups de griffes aussi et quelques uns de mes textes. 

Ce que je veux surtout avec ce blog, c'est partager mon amour pour la littérature et l'écriture. Je le fais avant tout pour moi, comme tous les blogueurs je pense, mais comme être seul c'est triste, je suis ravie de pouvoir partager avec tous ceux qui auront le courage et l'envie de me lire. 

Moi en quelques mots

Je m'appelle Magalie, j'ai 40 ans, j'ai un amoureux "mon mari et un petit garçon " l'enfant", nous vivons en parfait harmonie avec notre grand chien blanc "patapouf".

J'ai un métier dans la vie officielle qui me comble mais la littérature a toujours été ma vie depuis que j'ai 8 ans. Un jour, j'ai rencontré un livre Celui qui n'avait jamais vu la mer de J.M.G Le Clézio depuis j'ai toujours été accompagné par les livres. 

J'ai des auteurs favoris, Marguerite DURAS, Antoine Blondin, Alexandre DUMAS, Jean RACINE et bien d'autres que je vous ferai découvrir au fil de nos échanges. 

J'aime la littérature classique, les grands classiques du 19ème mais aussi la littérature contemporaine. J'aime rencontrer un livre et un auteur, c'est toujours le bonheur comme une rencontre amoureuse. 

Arrêtons-là la présentation, ce serait trop long et cela vous casserait les pieds dès le premier post! 

Bonne lecture à tous. 

Magalie 

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